J’ai relu mon premier roman
Et c’était moins catastrophique que prévu
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Si vous avez déjà interrogé un auteur ou une autrice sur son premier roman, peut-être avez-vous reçu comme réponse de ne pas le lire… voire eu droit à un argument prouvant qu’il était mauvais !
De ma propre expérience, ce genre de situation n’est en effet pas rare. Et pour cause : nous, auteurs et autrices, évoluons sans cesse. Notre plume s’améliore et se peaufine de texte en texte (selon l’adage qui dit que c’est en forgeant qu’on devient forgeron). En conséquence, chaque fois que nous créons un nouveau récit, les défauts du précédent nous sautent aux yeux, et il en va de pis en pis au fur et à mesure que l’on remonte au travers de nos œuvres passées…
La tentation de reprendre nos écrits les plus anciens ou de les retirer de la vente peut d’ailleurs se montrer insidieuse ! (Des choix que je refuse pour ma part, bien que ça me demande de me faire violence à certains moments, car je garde à l’esprit que ces fameux écrits ont été le meilleur de ce qu’ils pouvaient être à leur sortie, que la moi plus jeune y a mis tout son cœur et que leur public les a connus et appréciés ainsi [mais je digresse.])
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Si je vous confie ceci, c’est parce qu’au début de l’année 2025, j’ai pris une décision : celle de relire l’intégralité de mes productions autoéditées en vue d’établir un fichier avec des extraits et citations choisies pour chacun, les thèmes qui y sont présents (les conscients et ceux que je découvre, jusque-là dissimulés), leurs tropes, etc. En somme, un fichier pratique pour m’assister dans ma communication en ligne ! Je me suis fixé comme objectif de parcourir un ouvrage par mois, histoire de n’avoir aucune pression et de lire quelques chapitres par-ci, puis quelques chapitres par-là.
… Mars 2025 était dédié à La Pierre d’Azur, mon tout premier « bébé », et je ne cache pas que j’appréhendais beaucoup ma « replongée » dans ces pages ! À l’heure où j’écris cet article, il y a un peu plus de dix ans qu’il est paru dans l’édition que vous connaissez ; j’ai rédigé son intrigue à mes seize ans (même si elle a évidemment été retravaillée avant sa publication), donc j’ai beaucoup – pour ne pas dire énormément – évolué entre temps. Et sur tous les plans, d’ailleurs.
Bref, je partais avec de GROS a priori. J’étais convaincue que j’aurais beaucoup de mal à le proposer encore en salon après ça.
Pourtant…
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Pourtant, je me suis surprise !
Bien sûr, j’ai vu tous les défauts de ce premier roman. Bien sûr, j’ai pensé à de trèèès nombreuses reprises à comment réécrire telle ou telle partie. Bien sûr, j’ai grimacé devant la jeunesse et la naïveté (du fond comme de la forme) que j’y ai trouvées. Mais… j’ai aussi entraperçu l’autrice que je suis devenue entre les lignes, et j’en ai été touchée.
En parcourant La Pierre d’Azur autant de temps après sa création, j’ai reçu de plein fouet mes rêves et espoirs d’autrefois. J’ai revu l’adolescente que j’étais ; retrouvé l’énergie, l’envie et la motivation qui m’animaient ; recroisé les éléments qui m’inspiraient à l’époque, mon imagination débordante (mais pas tout à fait canalisée), etc.
Mieux, certains passages m’ont rendue fière ! J’y ai aperçu les prémices de mon style actuel ou encore un véritable effort de maîtriser mon métier et d’utiliser les codes des genres de la SFFF.
J’ai contemplé le chemin que j’avais parcouru et réalisé à quel point j’avais appris de ce premier livre, de mes débuts.
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Pour ne rien vous cacher, l’envie de faire un gros câlin à la moi d’il y a 10 ans m’a saisi. J’ai voulu la serrer dans mes bras, la remercier d’être celle qu’elle avait été et de m’avoir permis de devenir celle que je suis…
Dans nos doutes et notre facilité à se juger soi-même, on en oublie un peu trop vite le caractère bénéfique qu’il y a à prendre du recul ou de la hauteur, à se montrer bienveillant envers nous.
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Alors, oui, La Pierre d’Azur est un roman imparfait, un roman qui souffre des écueils de mes débuts. Néanmoins, je ne le renierai pas, pour rien au monde.
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